Lao-Tseu est le plus grand des philosophes chinois et certainement l'un des plus profonds et des plus élevés parmi les penseurs de tous les temps.
Sa personne est entourée de légendes et l'on n'a que fort peu de renseignements biographiques à son sujet. Ceux que l'on possède sont vagues et souvent contradictoires.
Lao-Tseu était l'aîné de Confucius, qui lui vécut de 551 à 479 avant Jésus-Christ. On pourrait donc évaluer la date de naissance de Lao-Tseu aux environs de l'an 600 avant Jésus-Christ.
Le nom de Lao-Tseu signifie "vieil enfant", parce qu'il serait né avec les cheveux blancs. D'après la légende, sa conception serait due à l'influence d'un rayon d'étoile qui, reflété dans un sceau d'eau, se serait projeté sur sa mère. Il est admis que Lao-Tseu, une fois parvenu à son âge assez avancé, renonça à demeurer parmi ses semblables et s'en éloigna pour aller vivre dans une retraite. A l'époque où cela se passait, il était, d'après ce que l'on croit savoir, un grand astronome et bibliothécaire à la cour impériale.
Fatigué de la vie sociale qu'il devait mener et presque centenaire, Lao-Tseu se mit donc en route pour ce que les Chinois appelaient "la barrière de l'Empire", autrement dit les frontières de la Chine. Il allait chercher le calme et le repos auprès des tribus isolées.
Arrivé à une passe célèbre des montagnes du Hou-Nan, le sage se présenta, monté sur un buffle, au gardien du passage Hien-Hi. Le gardien le retint quelques temps et Lao-Tseu serait resté chez Hien-Hi assez longtemps pour écrire, en cinq mille caractères, le TAO-TE-KING, c'est-à-dire le livre de la voie et de la vertu. Il remit ensuite le manuscrit à son hôte, s'éloigna et disparut sans qu'on n'ait jamais pu savoir où il se réfugia, ni combien de temps, jusqu'à sa mort.
Les bouddhistes chinois interprétèrent sa disparition dans un paysage montagneux en disant que Lao-Tseu s'était rendu en Inde pour y enseigner le bouddhisme. Si l'on fait un rapprochement avec la naissance de Bouddha (vers 550 av.J.-C.), il y a effectivement une coïncidence entre l'avènement du bouddhisme et la retraite de Lao-Tseu. Il existe en effet de nombreux points communs qui unissent le taoïsme et le bouddhisme. Le bouddhisme est cependant plus concret, plus accessible aux masses, et c'est pourquoi il a rapidement envahi la Chine.
Après la Chine, le taoïsme et le bouddhisme ont, ensemble, conquis le Japon dont le taoïsme y a apporté une mystique élevée.
La philosophie de Lao-Tseu renferme les conceptions les plus pures et du plus haut niveau. Elle s'intéresse à la vie de l'âme. Son enseignement ramène l'univers et sa création à un principe premier, existant par lui-même, se développant par lui-même, source de toute chose.
Cette philosophie apprend à éloigner tout souci matériel, à éteindre en soi tout désir, à se concentrer sur soi-même et à se sentir exister par la vie intérieure.
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